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Les Premières Nations du Nord invitées à identifier leurs ancêtres sur de vieilles photos

Une vieille photo montrant un père et une mère autochtone dans une tente avec deux enfants.

Bibliothèque et Archives Canada relaie des photos comme celle-ci sur Facebook dans le cadre de son projet «Un visage, un nom».

Photo : Bibliothèque et Archives Canada

RCI

Un projet de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) visant à identifier des personnes autochtones sur de vieilles photos se concentre sur le Nord de l'Ontario ce mois-ci.

En décembre, les gens à l'origine du projet Un visage, un nom collaborent avec la Nation Nishnawbe Aski pour toucher particulièrement au Traité 9, qui couvre les Premières Nations des bassins versants de la baie James et de la baie d'Hudson.

Le projet présente 26 photos prises dans la région sur sa page Facebook durant la première moitié du mois.

Dans certains cas, les personnes sur les photos ont déjà été identifiées, et dans d'autres, le projet demande l'aide du public pour donner un nom à un visage.

La grande majorité des gens sont très reconnaissants de pouvoir renouer avec des photographies de leur passé, déclare Beth Greenhorn, responsable par intérim du contenu en ligne à Bibliothèque et Archives Canada.

Le projet Un visage, un nom a débuté en 2002 dans le cadre d'une collaboration entre les archives, le gouvernement du Nunavut et le collège Nunavut Sivuniksavut, établie à Ottawa, visant à identifier des personnes de ce territoire.

Mme Greenhorn indique qu'à la fin des années 1800 et au début du 20e siècle, les peuples autochtones n'étaient souvent pas identifiés sur les photographies qui font désormais partie des archives.

Cela s'explique en partie par la barrière linguistique qui empêchait les photographes, lesquels venaient pour la plupart du sud du Canada, de parler ou de comprendre l'inuktitut, qui est la langue parlée au Nunavut, affirme Mme Greenhorn.

Une photo historique montant l'ancien chef de la Première Nation de Matachewan, Michel Batise, et son épouse.

Dans certains cas, comme cette photo de l'ancien chef de la Première Nation de Matachewan, Michel Batise, et de son épouse, certaines personnes ont été identifiées sur d'anciennes photos partagées dans le cadre du projet Un visage, un nom.

Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Elle ajoute qu’à l’époque, les non-Autochtones pensaient également que les Premières Nations, les Métis et les Inuits seraient intégrés dans la société occidentale et perdraient leur identité autochtone.

Et ils n'ont tout simplement pas pris le temps d'enregistrer leurs noms traditionnels dans leurs langues traditionnelles.

Grâce à la sensibilisation faite sur les réseaux sociaux, les archives ont pu entrer en contact avec les ancêtres des personnes figurant sur ces vieilles photos et les identifier.

Je pense qu'il est vraiment important d'ajouter des noms aux visages et de redonner aux gens leur identité et un sentiment de dignité, dit Beth Greenhorn.

Elle souligne que c'est aussi un acte de vérité et de réconciliation que de restaurer l'identité des peuples autochtones dans la collection.

Le projet Un visage, un nom s'est étendu à l'extérieur du Nunavut en 2015 et a commencé à relayer des photos historiques de peuples autochtones d'autres régions du Canada.

Avec les informations de Warren Schlote, de CBC

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